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Un gars, #Lipogramme #SansE

  • 19 mai
  • 2 min de lecture

Arthur, un gars du pays qui n’avait jamais vu Paris

ni aucun coin d’ici, avait son jardin à lui.

 

Il vaquait jours nuits aux occupations qu’il aimait.

Il lisait partitions sur partitions pour son piano,

son compagnon.

 

Il soignait mimosa, zinnia, myosotis, jasmin, bouturait souci, pavot,

cultivait maints fruits divins pour son amour,

sa maman.

 

Son joyau aux boutons d’or lui procurait un plaisir fou,

sa maman chantait toujours dans son patois, pour son fils,

sa passion.

 

Un jour, sans un mot, l’implosion dans son salon,

un corps mourant gisant, soupirs, pas à pas.

Au loin, sonnait un glas plaintif.

Sa maman lui sourit, murmura son pardon

puis main dans la main, partit

sans bruit.

 

La disparition, un instant brutal.

Chagrin du fils aimant,

à l’abandon.

 

Un grand chaos pour lui, Arthur vrillait carafon,

s’abrutissait, buvant à sa mort, son vin blanc frais

jusqu’à plus soif.

 

Tout son jardin lui faisait mal.

 

Il scrutait la nuit pour adoucir son cafard assourdissant.

Là-haut, un point naissant.

Un bal dont il ignorait la signification.

 

Un subtil parfum glissait dans un courant d’air.

Sur son corps, un frisson anormal. Il dansait à tâtons.

Blotti dans un tourbillon profond, il s’avançait claudiquant.

Sa maman lui manquait.

 

Un matin clair flânant sans cailloux noirs,

il comprit l’apparition du rossignol vagabond.

un don du vivant sans condition, sans subir.

Il l’aima aussitôt.

 

Pour sa paix ici-bas, il fallait partir, avant qu’il soit trop tard.

Baluchon sur son dos il disparut, dans l’air doux.

Pouvoir choisir son coin, son paradis,

à son tour.


mbur - brocauteur 05/25

Hommage à Georges Pérec, texte collage inspiré des plumes du dimanche, merci à Maryse, Lise, Clotilde, Bénédicte, Sophie, Monique, Marie-Laure qui ont relevé le défi oulipien.

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