
Besoin de #poésie
C’est parce que les temps sont durs comme du béton sur lequel on se cogne la tête et le cœur, que le besoin de poésie se pose.
Pas forcément une bonne nouvelle de l’état de santé du monde quand le laid bout et déborde de partout. Une laideur parfois nauséeuse, nauséabonde, culpabilisante.
Au moment où l’on comprend que le vivant est menacé par celui-là même qui s’estimait l’ordonnateur supérieur de son règne. Oubliant qu’il est un parmi d’autres. Oubliant que nous en sommes. Vivant parmi les vivants. Je Tu Il Elle Vous Nous Ils Elles On l’a sous nos yeux depuis l’école. Une conjugaison à chaque personne où être s’efface au profit d’avoir. Un aveuglement circonstanciel du temps présent. Une grammaire de vie réduite et méprisée par les puissants avides et faibles d’esprit.
Alors quel acte de résistance, de résilience, de rêve ? Agir au risque de se casser la gueule, les pieds dans le tapis de ses mots et photos gribouillées ? A vouloir montrer l’invisible beauté du monde, c’est aussi accepter sa résonance éphémère. Un sans espoir contrebalancé par un y aller quand même. Une utopie délivrée dans l’insurrection d’une poésie populaire et commune. Au ras des pâquerettes qu’on ne voit plus. La part du colibri pour panser autrement les choses de la vie.
A nous. A vous.
Mbur - 16 juin 2023