Seul un poème peut dire
- 17 juil.
- 2 min de lecture

seul un poème peut dire
ses souvenirs d’enfance
comme si l’été en culotte courte
invitait à explorer les élastiques
et ficelles d’antan
je cherche la parole de l’enfant
qui sommeille en nous
petite fée des mots purs
qui se lisent
sans détour avec le cœur
je les caresse
tente de les apprivoiser
comme des galets ramassés
sur un chemin de compostelle
disposés en monticule
pour d’autres passants
diversion inutile
j’ai beau ne pas le vouloir
la première image m’explose
en pleine figure
comme à chaque fois
rien n’y fait
ce sera toujours elle d’abord
l’été des 14 ans et sa trace
indélébile
depuis le temps
je ne cherche plus à l’évacuer
je l’accueille les yeux fermés
pour mieux voir derrière son enceinte
avec l’envie plus forte
d’arroser la mousse des fleurs
qui pousse dans les interstices
du béton
c’est le moment de désherber
mes autres blessures qui bougent
encore un peu
les regarder comme des mégots
abandonnés dans le caniveau
écrire un poème pour balbutier
le réel
jouer à la marelle
de la terre au ciel
remake de nos vies éphémères
comprendre les voies empruntées
pour en arriver là
sourire aux plus belles des images
combien de genoux écorchés
à taper dans un ballon
derrière l’église
combien d’orties et de ronces
croisées dans les sorties à vélo
combien de fous rires
et de westerns joués
avec trois sous en poche
qui sommes-nous aujourd’hui
dans ce concert
des atomes en perdition
se souvenir des jeunes années
pour se rappeler
que la vie est belle
écrire un poème pour dire l’invisible
des chapitres sans réponse
à quel moment l’argile a séché
pour faire de nous qui nous sommes
des vérités en discussion
avec nos mensonges
des retenues que traduisent
nos silences
besoin de secouer l'inéluctable
rien n'est figé
le pouvoir de transformation
n’est pas moins vrai
c’est celui qui guide l’espérance
l’esprit de résistance dans une quête de beauté
le poème
pour dire non à la pollution
du sale
et éteindre le feu pénible
des angoisses
à poétiser la respiration
tapie au fond de moi
comme dans un thème de jazz
improvisé
j’en viens à user de la virgule
pour garder les questions ouvertes
et rester en suspension
encore un peu,
mbur - brocauteur 07/25





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