je viens d’un pays

je viens d’un pays

de monts et par vaux

pétillant et euphorique

en y songeant

au milieu coule la rivière

l'oplageiz des ballons d’alsace

et j’oscille entre l'envie du rebond

et le temps qui passe

mon coeur balance à vrai dire

à se faire des tours de rhin

un jour un tel

au bout de la ligne bleue

un jour tel autre

scotch double face

tortueuse et aventureuse

à l’image du pays qui m’a façonné

je viens d’un pays

de mystères fertiles

des contes mystiques en grès rose

fée des champs et nains de jardins

prêts à la besogne

des bonnets rouges

labeur en vigueur

et l’argent dans le pinard

défunt de moi

à vider mes entrailles

j’oublie la sombre histoire

des drapeaux plantés

et j’oscille entre le souffle éternel

et la pause déjeuner

la cigogne en signe de vie

et mors aux dents

je suis tel que nous sommes

à l’image du pays qui m’a façonné

je viens d’un pays

à la langue pendue haut et court

à nous couler dans le moule

de la nation ou du reich

passage du colon

de ce qu’il en reste

et j’oscille entre le mépris et la méprise

mélange moqué et moqueur

merci de rien dit-on

d'une flèche aux quatre vents

la boussole est girouette

les larmes déposées de longue date

hopla tel l’amoureux

grands bras ouverts

veut embrasser l’autre

et faire le bien

à l’image du pays qui m’a façonné

mbur ~ brocauteur 02/24

Merci à Delphine, ateliers d'ESPEC et « On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive » d’Hélène Dassavray aux éditions de la boucherie littéraire