Boire*

Boire

pour oublier

ou pour se souvenir -

Dilemme.

Boire

pour changer son regard

Au débit de boisson et de paroles

lâcher la prise du self contrôle -

Happy hour.

Boire

comme un acte politique

dans une quête absurde

un geste d’affirmation

devenu réflexe sociétal -

A la vôtre.

Boire

pour toucher une des parallèles

qui nous accompagnent,

atteindre l’autre hémisphère

de nous-même

La révéler dans sa face cachée

insoupçonnée -

Parfois.

Boire

ou l’euphorisant convoqué

pour s’égayer en habits de soirée

s’égarer avant de sombrer

se réveiller au lendemain

des maux de tête

et des cheveux en pagaille

vomi soit qui mal y pense -

Oups.

Boire

un canon

sécher une mousse

une descente que personne

n’a envie de remonter à pied -

Florilège.

Boire

pour le croire

Sang du christ et chemin de croix

se rincer la gorge

la frotter à la toile émeri

d’une piquette digne

d’un alcool à brûler -

Santé.

Boire

les images peuvent faire corps

à défaut de faire sens,

De l’eau dans son vin

Aqua in vino suo

À quoi bon oui,

Coup d’épée dans l’eau

du boire sans soif -

Lol.

Pendant ce temps

les justes sauront rappeler

l’envers du décor

Les méfaits de l’alcootest

dans le rouge

à maltraiter son pancréas

on encourt la peine capitale

en prenant les raccourcis

de chemins cabossés

Oublier et se souvenir

Sans foie ni loi

Les gars

plus rien ne va -

Amen.

mbur - brocauteur 06/25

*gardons-nous de tout jugement,

les autres drogues n'ont pas à rougir de leur statut ; chacune trouve son preneur voire offre son cumul, quand certaines sont mieux cotées que d'autres,